Réunion de vieux [ft. Asterio]

Réunion de vieux

Un petit-déjeuner convivial avec mes employés et Luci commence ma matinée, je le salue d'une accolade avant qu'on se sépare, puis vais m'installer dans le salon. Tranquillement, je sens mon corps s'enfoncer puis se fondre dans la texture molle, malléable et confortable du fauteuil que j'occupe habituellement. C'est un jour de congé pour moi, je peux l'occuper comme je veux. Et cette fois-ci, j'ai invité un autre dieu, un ami. J'aurais pu le traîner en ville et m'amuser de ses réactions en le taquinant. Seulement, le hasard m'avait poussé à écrire l'invitation pour venir ici. Et puis rien ne m'empêchait de jouer du timide camarade artiste de mes souvenirs ici. Quelques heures passèrent à griffonner quelques histoires dans un carnet. Puis, il arriva. Je venais au premier bâtiment, l'hôpital, pour l'accueillir quand on me prévenait de son arrivée. Le petit complexe que j'avais construit au fur et à mesure était composé de trois bâtiments d'approximativement les même tailles : un temple, un hôpital, et derrière, après une cour, la grande maison. Avec des baies vitrées, le salon était illuminé chaque jour des rayons du soleil.

J'arrive donc à l'entrée, pour le voir. Asterio. Un grand sourire jusqu'aux oreilles, je lui saute dessus sans ménagement, bien que vu ma force et malgré sa stature, ce ne soit pas suffisant pour le pousser. Puis après une brève étreinte amicale, je lui tape dans le dos. Mes clients, employés et fidèles sont habitués à ma familiarité. Je suppose que certains prendraient mal mes démonstrations d'affection envers mes amis et connaissances, enfin, je m'en fiche ! Je le regarde, disant d'une voie enjouée :

- Comment tu vas, Asterio ? Toujours perdu à Heliendel ?

La blague est claire, je me suis habitué à ce qu'on me réponde que c'est moi qui me perd. Puis, dans ce monde, tous les dieux sont un peu perdus. Je l'écoute tout en le menant rapidement, en passant par divers couloirs et par des recoins de la cour, comme une libellule, vers la grande maison. Une fois à l'intérieur, je lui montre rapidement d'un signe qu'il peut enlever ses chaussures, en pointant mes pieds nus, comme à mon habitude. Ensuite, je le mène au salon. Il peut y trouver deux canapés larges ainsi que quelques fauteuils, tous bourrés de coussins. D'un sourire sans vraiment lui laisser le temps de s'installer ou parler, en repartant en bourrasque, je demande :

- Un café ? Du thé ? Infusion de fleurs ?

Je lui tourne le dos, faisant face à la cheminée, ou de l'eau chauffait, des tasses sont déjà prêtes, posées dessus, divers récipients en verre contiennent des préparations diverses pour que chacun prépare ce qu'il désire au salon. Bien sûr, je prévois de préparer la boisson de mon invité.