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H E L I E N D E LNC - 16 - FORUM FANTASY · AVATARS MANGA · 200*400
Heliendel, une ancienne Terre bénie par les Dieux pendant des siècles se voit être le théâtre d’une nouvelle ère pour les nouvelles générations de nouveaux Dieux et Déesses. Ces entités vivaient au-dessus d’Heliendel, dans un espace hors du temps nommé Chronorium, un monde avec un niveau de vie supérieur et des technologies de pointe comparée à Heliendel. Ce luxe aveuglait les Dieux, qui ont fini par abandonner leurs fidèles, les Hédéliens. En réponse, ces derniers ont cessé de croire en ces êtres supérieurs, leur privant de leurs forces qu’ils puisaient de la qualité et la quantité de leurs croyants. De ce fait, les Dieux devenaient faibles, si bien qu’une faille s’était ouverte, provoquant l’arrivée d’une Déesse supérieure, voulant dévorer les Dieux déchus à Heliendel sans raison apparente. Qui serez-vous, dans ce monde déchu ?Lire la suite
14.03.2022V.2 du forum !12.04.2021Ouverture du forum !
Le forum a été créé le 12.04.2021. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Epicode. Le reste du design a été pensé par Hinamorie, Kaedehara et Lae
Un claquement de langue montre mon mécontentement, alors que j'arrive près de Honoka Yujira. Je ne savais pas ce qu'elle voulait faire ni pouvait faire, alors j'avais ma lance, rétractable, à la taille, au cas où il fallait sortir du manoir. En dehors de ça, j'avais des habits habituels, formels, avec une chemise noire et un gilet blanc, des gants blancs aux mains. Dans le salon, je l'observe. Une apparence de jeune femme frêle. Quand en réalité... Tsk. C'est une sorcière. Un animal hors de contrôle qui a attaqué Warren. Seulement... Les ordres sont les ordres. Je dois la protéger pendant que le duc est occupé, et la surveiller pour éviter qu'elle... ne recommence des bêtises. Après un moment de silence derrière elle, je finis par venir m'asseoir en face. Les autres valets et domestiques vaquent à leurs occupations. Seul avec la protégée de mon demi-frère, ou en l'occurrence, de moi, je me penche en avant, les coudes sur les genoux, mains jointes. Mon regard croise le sien. Je suis parfaitement conscient de l'expression que je lui donne à voir. Une expression froide et qui montre bien à quel point le dernier incident m'a déplu.
- «...Tu t'es excusée à la maid que tu as agressé ? »
Bien que capable de méchancetés et de la menacer à n'importe quel moment, je tente d'être bon envers mes proches. Et cela compte mes collègues, les précieux valets de Warren. Plutôt que de l'agresser sans aucun but et forme, je veux m'assurer avec dignité de la personne qui se tient face à moi. Car il reste une petite partie de ma conscience qui me dit que l'incident n'était peut-être qu'un incident, hors de la volonté de Honoka Yujira. Mais s'il s'avère qu'elle est réellement dangereuse... Nous ne sommes que deux dans cette pièce. Personne ne sera en danger si nous devions combattre. Et je m'assurerai de la mettre en pièce, avant de vérifier que plus jamais le duc n'entendra parler d'elle. Et un plan pour vérifier sa vraie nature se formule dans mon esprit. Une idée permettant de vérifier mes doutes sur son innocence.
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Je m’étais enfermée depuis… L’incident. Je passais le plus clair de mon temps assise sur J’avais peur. Je ne voulais pas faire face à la réalité. Tout comme je ne voulais pas faire face à celle que j’avais. Probablement blessée ? J’avais entendu de Warren lui même qu’elle s’était remise de ses blessures. C’est tout. D’ailleurs celui-ci n’était pas présent au manoir aujourd’hui il m’avait dit qu’il avait des affaires importante à gérer à l’extérieur du manoir. Pour éviter que je ne me mette à attaquer d’autres personnes par mégardes il m’avait collé une nourrice au dos. Je lui avais dis que je ne comptais pas sortir de ma chambre à nouveau. Mais il avait insisté pour que je le fasse quand même. Après quelques minutes de réflexion et d’hésitations je suis effectivement sortie pour prendre un thé dans le salon du manoir. J’avais quand même pris la peine de m’habiller. Je n’allais pas bien mais je m’occupais toujours de moi. Je m’étais changée et je suis sortie. Il m’attendait à la sortie. Qui ? Adam. Il semblerait que ce soit un des Valets préféré du Duc de Vercice. Pour moi c’était juste un homme qui avait un mauvais à priori de moi et qui n’avait pas hésité à me plaquer sauvagement contre un mur. ~~Même si je dois avouer que si je trouvais quelqu’un dans la même position avec ma déesse j’en aurai fait de même, sans même poser de question je l’aurai même empalé~~ Il venait briser le silence ponctué par le bruit de l’horloge se situant dans la pièce ou nous étions. En me demandant si j’avais pu m’excuser à la maid que j’avais… Voilà. Il me parlait avec un ton monocorde et froid. Son visage était tout aussi glacial. Figé. Comme dans la glace. Je tournais les yeux ailleurs. Je ne ressentais rien, mon corps était devenue une coquille vide dont les mots pouvait heurter la sensibilité d’autres sans même que je ne puisse m’en rendre compte.”
“Et comment j’aurai pu. C’est la première fois que je sors depuis la fois ou vous m’avez balancé contre ce mur. Tel une bête sauvage. Et puis est-ce qu’elle voulait entendre mes excuses. Il est de ces choses qui ne peuvent parfois être réparées. ”
Ce n’était pas l’envie qui me manquait. Mais je ne savais pas comment lui faire face à vrai dire. Et si elle prenait peur en me voyant… Ou simplement qu’elle me détestait pour ça. Lui dire que j’avais fait ça pour la protéger sonnerait un peu faux. Ou comme une excuse inventée sur le fil pour couvrir mes erreurs.
“Protéger hein ? Haha… Ca me rappelle ce jour sombre. Vous savez. Ce jour ou parfois je me dis que j’aurai préféré mourir. Ce jour ou vous m’avez transformée en monstre avide de sang. Haha… quel comble.”
Mes rires étaient vide. On pouvait sentir qu’ils n’étaient pas réels.
Je prenais ma tasse de thé et je venais souffler sur le liquide, il devrait être à bonne température maintenant, je le portais alors à mes lèvres pour en boire quelques gorgées.
C’est étrange. Comme chaque chose que j’avalais récemment… Ca n’avais aucun gout.
Je continue de l'observer, l'attention passant de violet à vert. Le tic tac de l'horloge rythme mes pensées et rendent le moment plus long avant sa réponse. Je hausse les sourcils dans une expression d'incrédulité quand elle finit par me donner sa réponse. Alors comme ça elle ne serait pas encore sortie ? Dire que des choses ne peuvent pas être réparées... Je résonne étrangement avec ces mots. Je le sais très bien. Peut-être que ma relation avec mes parents ne pourra elle-même jamais être réparée. Je le sais très bien et pourtant une partie de moi me pousse à dire non, crier le contraire, mentalement. Sans vraiment y faire attention, mes traits s'adoucissent légèrement alors que ses paroles me relancent dans mes propres expériences.
- «Je vois. Je te demande pardon pour "l'incident". War- Le duc a voulu clarifier le malentendu. C'était une façon brute et indigne de réagir. »
Ces mots, bien que des excuses et pleins de compassion comportent toujours de l'agacement. Oui, elle m'agace tout de même. Sa présence reste dangereuse. C'est une excuse faite à moitié par envie, et à moitié par responsabilité, par manières. En fait, m'excuser et reconnaître mes erreurs m'aide à progresser. Je le sais. Et sans ça, peut-être que je ne l'aurais jamais fait. Je garde ce qu'elle m'a dit dans un coin de ma tête. Si c'est une déclaration honnête et pas une réplique théâtrale... Je... Je verrais quoi faire. Puis après une petite attente, j'entends à nouveau sa voix briser la monotonie du moment, dicté par l'horloge. Je frisonne en entendant ses paroles. Ah... Pourquoi dit-elle toute ces choses que j'ai moi-même vécu... La soif de sang. L'envie d'en finir. La peur de soi-même. Je fronce les sourcils pendant qu'elle souffle sur son thé. Comment peut-elle annoncer si calmement et sans intérêt qu'elle veut en finir ?
- «Mourir... Hm. Honnêtement j'en rêverai. Que l'une des cordes du manoir disparaisse. Seulement pour qu'on retrouve l'objet suspendu au plafond, serré autour de... toi. »
Une méchanceté spontanée, gratuite. L'écouter me fait bouillonner. Je suis pris en tenailles entre mon envie de la comprendre et la colère qu'elle m'inspire en étant ici, et en abandonnant aussi facilement sa vie. Quand d'autres font de leur mieux pour seulement survivre. Mon hésitation... Je détourne enfin mes yeux des siens. Et l'éclat violet vole jusqu'à sa gorge alors que je prononce mes mots. Une peau fine, une simple morsure et j'aurais du sang. J'ai fini par me reprendre pour dire "toi", alors que je rejette l'idée. Même moi au final... Je suis un monstre assoiffé de sang.
- «Un monstre assoiffé de sang... Est-ce que le duc est pour toi quelqu'un d'aussi vulgaire ? Il vit parmi les humains comme un humain, et ici parmi les vampires comme un humain aussi. »
Ironie. Un sourire froid se dessine alors que je me vois retirer un gant. Je continue mes mouvements lentement en parlant. Et je ne peux que me regarder, alors que je laisse mes sentiments diriger mon plan cette fois-ci. La paume de ma main passe sur le fil blanc et entretenu de mon arme d'hast, repliée à la ceinture. Et rapidement, le sang perle. Avant que l'équilibre se casse. Le sang coule, la forme de perles maintenue se transforme en une petite rivière. Je ne le vois pas, mon regard est toujours sur son cou. Je connais le comportement du sang, comment une coupure évolue. J'en ai infligé bien trop. Et je continuerai.
- «Du sang... Une bête assoiffée tu dis. Es-tu vraiment une bête assoiffée ? Le sang est devant toi. Tu n'as qu'à dire un mot. En fait, non. Ne dis rien, agis. »
Agis. Parle en actions. Avant que ce soit mes actions qui finissent par parler. Que ce soit le soudain intérêt que j'ai développé pour ton cou ou le pas de ma part te séparant de la mort. Que ce soit l'envie ou la mort qui parle. Car le duc m'en voudra dans tous les cas.
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Son sarcasme était aussi irritant que de sauter à pieds joints dans des orties. Je n’avais pas eu un bon à priori de cet homme. En même temps notre première réelle rencontre ne s’est pas si bien déroulée. Mais Warren et cette domestiques ont fait de sorte à ce que tout aille pour le mieux. Du moins sur l’instant. Je ne pensais pas qu’il allait me laisser seule avec lui comme ça. En fait au fond, c’était vraiment une mauvaise idée. Il s’attendait à quoi ? Qu’on allait parler un peu et jouer à la dinette ensuite ? Je ne supportais aps son hypocrisie. Tout d’abord vouloir s’excuser puis ensuite me dire qu’il rêvais de me voir disparaitre. Une corde autour de mon cou. Mais je n’allais pas me laisser faire.
“L’idée me touche sincèrement ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Et je suis au regret d’apprendre que celà vous ferais plaisir.”
Il est de ces choses qui méritent d’être dites. Probablement de son point de vue c’était la nouvelle du siècle. Je me fais peut-être des idées mais il semblait attaché à cette Evelyne. Peut-être comme une collègue qu’il voulait soutenir. Ses paroles suivantes m’irritaient vraiment. En plus de mal parler de la personne qu’il servait il sous entendait que je faisais des généralités. Je déposais alors mon verre de thé et j’allais lui rétoquer quelques mots… Mais je n’en avais pas eu le temps. Mes sens s’étaient décuplés. Je reconnaissais cette odeur cuivrée. J’entendais des gouttes tomber. Mes cheveux se teintaient de leurs blondeur et mes yeux tournaient au rouge. Je le regardais. Cet idiot il s’était coupé au niveau de la main. Laissant son sang couler comme une provocation, confirmée par les mots qui sortait de sa bouche.
“Qu-”
Pourquoi avait-il fait ça. Il voulait probablement me tester. Ma respiration se faisait plus forte. La sienne aussi en soit, je l’entendais… Je ne remarquais qu’à cet instant que son regard se posait sur moi. Plus précisément sur mon cou, je crois… Je voyais son sourire en coin. Un sourire réellement malsain. Il voulait que je le fasse. Que je me mette à lui sauter dessus. Que je l’attaque. Pourquoi.
“C-onnard…”
Je sentais mes crocs qui venaient de sortir… Je posais une main devant ma bouche et avec l’autre je la posais sur la table pour m’aider à me relever. Je devais fuir cette situation. Je crains de perdre le controle bientôt. Son sang me faisait envie. Son odeur ennivrait mes narines. C’est comme si une petite voix au fond de moi me disait de le faire. De lui sauter dessus et lui donner ce qu’il voulait. Mais je sais que Warren n’allait pas apprécier si je venais à faire ça. Il m’avait fait promettre de ne pas voler le sang de qui que ce soit sous aucun pretexte. Et jusqu’ici je m’y suis tenu. Mais ma raison s’échappait petit à petit. Je titubais… Me dirigeant vers la porte du salon, je voulais m’enfermer dans ma chambre.
Envie…
Je n’y arrivais pas…
Désir…
D’un coup je me retournais. Et je m’approchais de lui à une vitesse fulgurante. Il n’y avait aucune précipitation ou rage mal placée. Juste de la grace. Je le soulevais et par d’habile technique que j’avais apprise en faisant bouger son centre de gravité, je le faisais tomber au sol sur le tapis et je venais me mettre au dessus de lui. Je créais alors des pics de glace que je venais enfoncer dans le sol au travers de ses vêtements pour restreindre ses mouvements./ Je déchirais ses vêtements au niveau de son cou sur lequel je laissais mes ongles passer lentement. Je prenais sa main ensanglantée que je venais apporter près de mon visage. Je voulais m’approprier plus de cette odeur. De ce rouge qui coulait encore et encore.
“Quel gâchis…” disais-je, un sourire aux lèvres…
Je m’apprétais à lui sauter au cou, mais je ne sais pas pourquoi j’entendais la voix de Warren dans ma tête. Je m’arrêtais net dans ma trajectoire. Figée. De peur. Mon expression joueuse disparaissant de mon visage…
Je reste assis, je l'observe. Rongé par l'envie de percer la peau fine de mes canines. Pourtant je suis assis et je lui propose mon sang. Oui, ce n'est rien. Une simple envie n'est rien. Une véritable bête assoiffée est bien pire que ce qu'elle imagine. Pour les autres comme pour elle-même. Sa réaction, ses souffles qui s'intensifient, l'hésitation, c'est une envie. Le temps et l'habitude lui apprendront. Sa réaction m'éclaire sur sa personne. Il n'y a pas de certitude. Mais une confiance qui m'a poussé à agir de telle façon. C'est une victime dans cette histoire. Je ne m'attendais pas à trouver ce fait aussi facilement. Je la suis des yeux pendant qu'elle se lève pour sortir. Mon sourire s'est prononcé d'avantage à son insulte.
Puis viennent les signes que j'attendais. Ce scénario, je le connais. Elle titube. Puis elle vient rapidement devant moi, je reste immobile. La femme me fait tomber sans efforts sur le tapis. Je continue de l'observer, déportant mon attention de son cou pour regarder ses yeux. On dit que les yeux sont les fenêtres de l'âme.
Quelle expression son âme revête-t-elle ?
Son regard... Doré. Charmant. J'ai traité cette femme comme une sauvage et une malapprise qui n'avait pas sa place ici. Pourtant, avec cette scène... Avec la vulnérabilité dans ses yeux. Je change d'avis, il faudrait juste lui apprendre. A ne pas jeter sa vie comme quelque chose sans valeur à la moindre provocation. A contrôler ses envies.
Je sens la chaleur de l'air disparaître lentement alors que des pics de glace se forment pour être plantés dans le sol, en passant à travers le tissu de mes vêtements.
Frisson.
J'ai décidé de me laisser faire et de voir ce qu'elle fait. Même si cela la mène à boire mon sang. Même si cela déplait à Warren. En fait, je suis même tenté. De mon point de vue, le comportement du duc est cruel. La transformer en vampire, avant d'ignorer ses besoins, de la lier d'une promesse dont j'ai brièvement entendu parler, et de la laisser entre mes mains. Un sourire plus honnête a remplacé le premier.
- «Quel gâchis…
Je la vois apporter ma main près de son visage. L'odeur de sang peut être enivrante. Mes yeux violets toujours plantés sur elle, je vois son changement soudain d'expression. Elle est confuse un instant, avant de montrer... De la peur ? Ha. C'est vraiment une jeune femme trop innocente à mes yeux comme sûrement aux yeux du duc.
- «N-Non… Pas toi… P-Pas ton sang…
Légèrement agacé à sa remarque, j'abaisse la main qu'elle tiens. Je me redresse, ignorant les pics de glace qui achèvent ma chemise. Une main sur son épaule, je la pousse au sol à mon tour, pour venir me positionner au-dessus d'elle. Mes mèches blanches suivent l'action de la gravité.
- «Pas le mien ? Qu'est-il arrivé à la bête assoiffée de sang ? »
L'ironie de la situation, l'ironie de ses pensées, j'en ai assez. Ma main, celle qui n'est pas coupée, viens se poser sur sa joue, une caresse.
- «Tu ne sais plus où tu en es... Le sang t'appelle. Une coupure suffit à prendre contrôle de toi. Tu menaces de satisfaire tes besoins. Mais tu ne les fais pas. Tu mets ta vie en jeu, tu dis que tu souhaites la mort. Pourtant tu n'as pas abandonné l'espoir d'une vie humaine... »
Ma voix est volontairement moins sèche qu'il y a quelques instants. Je repousse le tissu qui protège sa peau.
- «Pathétique. »
Malgré la dureté de ce que je dis, ma main est toujours douce. Je ne compte pas la blesser, pour l'instant.
- «Je te l'ai dit. Tu te justifies. Agis. Ne déchires pas mes vêtements pour t'arrêter ensuite. Ne vis pas à moitié. »
Une pause. Ce n'est pas un répit que je lui offre. Pendant que le silence remplace mes paroles, je pique la peau de son cou, d'une canine. Sans pourtant la faire saigner. Puis je m'éloigne et finit.
- «La seule raison de revenir sur tes paroles et actes. C'est les autres. Je peux continuer si tu ne t'y opposes pas. Mais je ne suis pas un barbare qui va s'emparer de ton sang contre ton gré. »
Un regard de violettes planté dans ses disques dorés, je chuchote.
- «Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir envie de sang. »
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Une promesse. Un acte par lequel deux personnes sont liées. Ce mot avait une connotation profonde mais aussi trouble. A quoi bon faire des promesses quand on sait qu’elles ne seront jamais tenues au final ? Dans mon cas je tentais de m’y tenir à chaque fois que j’en faisais. Bien qu’il m’arrivait très rarement d’en faire.
Alors pourquoi j’avais été idiote à lui en faire une à cet homme que je ne connaissais même pas. Et ce n’était pas mieux avec son valet. Il faisait tout pour me provoquer. Et je tombais dans ses pièges à chaque fois, répondant à ses joutes verbales et physiques comme un chat cherchant à protéger sont territoire. Mais j’avais pu me contrôler au dernier moment enfin… C’est ce que je pensais…
Je me sentais poussée au sol. J’avais perdu l’ascendant sur lui. Il s’était relevé dans un bruit d’étoffe se déchirant. Il me tenait au sol en maintenant une pression sur mon épaule. Ses cheveux tombant presque sur mon visage. Il me demandait avec une pointe de sarcasme, que devenait donc cette bête assoiffée de sang ? Est-ce qu’il était jaloux que je ne veuille pas de son sang à lui ? Non… Ca semblait bien plus profond et vicieux. J’étais sans voix. Je voulais ouvrir la bouche mais c’est comme si mes lèvres étaient collées entre elles. Refusant tout mouvement, se crispant un peu plus au fil des secondes qui passaient. Je sentais sa caresse sur ma joue… Je voulais le lui crier.
Non je ne suis pas perdue. Non j’ai envie de mourir. Non je n’ai plus d’espoir. Non je ne suis plus humaine.
En fait il y avait du vrai dans tout ça. Je n’étais effectivement plus humaine. C’est tout. Le reste n’était qu’un tissu de mensonge. Je remarquais aussi que son ton de voix avait changé. Il était beaucoup plus doux et posé. Comparable à un professeur passionné voulant inculquer des valeurs à un enfant.
Encore une autre vérité mais venant de sa bouche. J’étais effectivement pathétique. Je sentais ses doigts bouger le tissu de mes vêtements, mettant un bout de ma peau à découvert. Je le laissais faire. Je n’étais plus crispée mais résignée à mon sort. Il me demandait de ne pas faire les choses à moitié ? C’est ce à quoi j’ai considéré l’entièreté de ma misérable existence jusqu’à maintenant. Mais vas-y mords moi et finis en. Je le sentais presser ses canines légèrement sur ma peau. Et rien que ça me donnait déjà envie de gémir. Une envie que j’avais aussitôt réprimée. Mais… Ensuite… Rien de plus ? J’attendais et au final il s’éloignait sans même me mordre jusqu’au sang. Je le regardais alors dans les yeux un air perdu. Il m’expliquait alors qu’il n’allait pas me prendre mon sang sans mon consentement. Et il rajoutait même que je ne savais pas ce que c’était que d’avoir envie de sang ?
“Pathétique”
C’est la première chose que je disais.
“Tu me fais un tout aussi beau discours, rempli de sens et de raison, pour au final faire la même, sous couvert de consentement ?”
Je le regardais alors droit dans les yeux, un sourire du au stress apparaissant sur mes lèvres, ma voix tremblant légèrement, alors que je faisais tout pour le camoufler.
“Je ne suis qu’une des vôtres depuis quelques jours ? Comment suis-je sensée tout savoir de vous ? Je ne sais même pas comment me définir comme une humaine du haut de mes 20 années, et tu voudrais que je sache tout de vous en quelques jours ? Impossible.”
Je venais créer une aiguille de glace que je venais planter en surface sur la peau de mon cou là ou il m’avait mordue juste avant. Manquant de peu de me sectionner une artère vitale. Et je la retirais d’un coup sec quelques secondes plus tard. Entrainant quelques gouttelette de sang.
“Je me fiche de ce que tu fais à mon corps. Mais ne me sors pas des paroles que tu ne tiens pas toi même. Fini ce que tu as commencé… Allez vas-y. Montre moi. Montre moi ce que c’est que d’avoir envie de sang ? Apprends moi ?” Je posais alors mes bras dans son dos venant l’enlacer comme pour le rapprocher de moi. Ne le perdant pas de vue. Et puis je mentirais si je disais que je ne voulais pas expériencer ce que ça faisait de l’autre côté.
- «Tu me fais un tout aussi beau discours, rempli de sens et de raison, pour au final faire la même, sous couvert de consentement ?
Un sourire. Avoir enfin quelqu'un qui attaque plutôt que rester sur la défensive avec de simples joutes verbales. C'est étrange que sa remarque me fasse plaisir. Peut-être que finir mon mouvement m'aurait plus satisfait. Je me tiens prêt à finir ce que j'avais commence à tout moment. Un autre sourire, de sa part. C'est un sourire légèrement forcé, sa voix tremble. Même en me provoquant on dirait un agneau... Mais ce n'est pas ce qu'elle veut, et c'est ce qui compte. Je vois bien qu'elle essaie de cacher son stress et "d'agir". Je l'écoute parler de son adaptation, tout de même curieux sur ce qu'elle a à dire, maintenant que je suis convaincu de son innocence lors de... L'incident. Quelques jours... Je ne saurais dire, je ne rampais même pas à cet âge. Sûrement était-ce déboussolant.
Cela dit. Malgré que je l'écoute, ayant retrouvé mon calme habituel, son "Pathétique" m'a tout de même touché. La sensation de fraîcheur environnante recommence, et elle saisit un pic de glace, qu'elle utilise pour s'infliger une blessure qui aurait pu être sérieuse. A-t-elle visé ? Peu importe, mon regard se repose sur sa gorge, cette fois-ci, le sang est là, l'éclat rouge se reflète sur mes yeux. Je m'en rapproche légèrement. L'envie qui me ronge est indéniable.
Lui montrer ce que j'ai commencé... Lui apprendre ce que c'est que l'envie de sang ? Non. Je ne veux pas. Pour Warren autant que pour elle et pour moi. Ce n'est pas quelque chose que je ferais à quelqu'un par simple plaisir.
Un frisson parasite remonte le long de mon dos alors qu'elle m'attire à elle. Souvenirs.
Je me rappelle ce jour. J'étais encore jeune et imprudent. C'était peu après que j'ai reçu ma bénédiction...
- «Plus jamais de ça. »
Un souffle, l'air chaud marqué d'une légère vapeur blanche se dépose sur sa peau. Mes lèvres rencontrent la surface immaculée il y a quelques secondes. La main qui la tenait à l'épaule longe ses lignes. Le long de son trapèze, derrière sa tête, pour l'amener plus proche de moi et protéger la tête de la pauvre humaine égarée. Bien que je ne le fasse pas beaucoup, me limitant au minimum, je sais satisfaire mes besoins. N'en laissant pas une goutte m'échapper, je finis par me détacher d'elle lentement.
Un comportement qui contraste grandement avec ce qu'elle connaît. Peut-être un peu de nostalgie. Je repasse mes doigts sur sa joue doucement.
- «Tu es comme... »
Un regard légèrement perdu, pas à cause d'elle, mais bien de moi.
- «Ha. Quelle mauvaise blague... »
Des souvenirs que j'ai oublié presque malgré moi reviennent. Le jour où j'ai perdu le contrôle pour la première fois. Cette personne est morte. Je me réfugie à nouveau dans le creux de son cou, pour reprendre. L'odeur de sang... Le goût cuivré. La couleur vive. Tout en perdant presque pied, je me retiens. Ne tombe pas. Le travail d'un équilibriste. À bout de souffle, le regard affolé je me détache finalement de sa peau. Pathétique. Le regard perdu qu'elle a montré et dont je me suis délécté, je lui offre la même vue.
Après quelques secondes à souffler, à comparer son visage, je lâche mon étreinte doucement, avec attention. C'est Honoka Yujira, une femme inconnue il y a peu. Prenant mes distances alors que je sors un mouchoir de tissu soyeux, je le plie et l'appuie sur la plaie.
- «Tu verras en temps voulu. En espérant que ce ne soit pas ton destin. »
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Oui c’était clairement de la provocation. Oui je jouais au même jeu que lui. J’avais prise pour habitude de rendre la pareille. Ce serait un mensonge d’omettre l’idée que je ne tirais pas un certain plaisir à lui rendre sa monnaie de sa pièce au cours de nos échanges. Et lui semblait y répondre comme je le souhaitais. C’était plaisant. Je le voyais pourtant hésitant au début. Mais très vite il se laissait prendre au jeu. Dansant le creux de mes mains comme une marionnette.
Au simple contact de ses lèvres sur ma peau mon corps réagissait. Il suivait mes courbes de ses mains un poil baladeuse, mais ça rentrait dans le jeu des vampires. Ou du moins l’idée que je m’en faisais. Il venait tenir ma tête. Et d’un coup je sentais quelque chose entrer en moi. D’abord une douleur. Je poussais un léger gémissement de douleur, impossible à retenir. Et je le laissais alors faire… Je sentais mon sang couler hors de mon corps. J’avais déjà connu cette sensation. Mais jamais cette impression de se faire aspirer les veines n’avait été si forte. Mes mains s’ancraient dans son dos. Je tentais de me calmer mais ce n’était pas simple. Je sentais mon corps se refroidir… Et ma tête commençait à tourner un peu. Comme si j’avais un peu trop abusé la veille sur la boisson. Il s’était vite arrêté. Je sentais ses phalanges se poser sur ma joue.
Il me comparait à quelqu’un ?
“Qui ?”
A qui ? Je ne savais pas. ET c’est quoi cette histoire de mauvaise blague ? Il se recroquevillais dans mon cou à nouveau. Je sentais son souffle contre ma peau. Il restait ainsi un petit moment. Je ne disais rien… Je profitais simplement du temps qui passait. Oui nous étions dans une position peu banale, mais je m’en fichais. Je ne faisais pas vraiment attention à ça. Je n’avais aucune honte à montrer mon corps. Ce n’était qu’une enveloppe. Il se relevait enfin avec un air un peu désabusé et perdu… Je ne l’imaginais pas capable d’arborer ce genre de traits. Il avait presque réussi à toucher ma corde sensible et à faire jouer ma compassion. Je ne sais pas ce qu’il lui arrivait mais je ne pouvais le laisser de la sorte. J’allais alors le serrer contre moi, mais très vite il s’était repris et se détachait un peu de moi. Il sortait de sa poche un mouchoir et il venait l’appliquer sur ma plaie qui saignait encore, doucement… Ca ne me faisait pas vraiment mal. Mais je regardais le mouchoir, il avait l’air d’être en tissu de qualité. *
Il me disait que je verrais en temps voulu ? Mon destin ? Une chose était certaine, cet homme était vraiment énigmatique. Je ne lui répondais pas… Enfin si… Par un soupir… Agacée ? Moi ? Oui probablement. Je m’attendais à un peu plus que ça. Et l’euphorie que j’avais pu ressentir lorsqu’il prenait mon sang avait totalement disparu sous le coup de l’inquiétude de le voir faire une tête pareille.
“Ouais… Je verrais.”
Je me relevais alors le repoussant un peu prenant le mouchoir et venant presser moi-même sur la plaie. Mais très vite je fus prise de maux de crane. Ca n’allait pas… Mes jambes tremblaient… Comme si j’avais peur. Je me rattrapais à peine sur lui… Tombant petit à petit. Est-ce qu’il en avait trop pris ? Il ne me semblait pas pourtant. J’étais restée accrochée au cou de Warren bien plus longtemps l’autre fois. Non… Je ne pouvais pas être aussi faible. Je me relevais comme je le pouvais tentant de m’asseoir à nouveau à table ou j’étais un peu plus tôt.
“Ca va aller… Ca va aller…”
Je ne sais pas pourquoi mais depuis peu j’ai des réactions étranges, et je sui parfois bien plus faible qu’avant. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Néanmoins je ne m ’y attendais pas. Je venais me saisir d’une cruche d’eau pour m’en servir un verre… Je crois que j’en avais besoin.
Elle se redresse et saisit le mouchoir que je pressais contre son cou. Je me lève en la suivant du regard. Un simple regard maintenant, sans intérêt particulier. Ses jambes tremblent. C'était sûr... Sous-estimer les effets d'une perte de sang, c'est quelque chose que j'ai déjà vu. Et cela intensifie de malheureux souvenirs. Pas que ces pensées soient inexistantes dans mes pensées chaque jour. Je l'aide à tenir debout après qu'elle titube. Par responsabilité plutôt que par amabilité. Elle ne semble pas aller bien, à l'opposé de ce qu'elle dit. Je la scrute tandis qu'elle s'appuie sur la table pour verser l'eau.
- «Je comprends pourquoi le duc s'est attaché, pas que ce soit mon cas. N'hésites pas à poser des questions sur ta nouvelle nature. »
Je détache les pics de glace du sol et retire les lambeaux de ma chemise encore au sol. Un soupir me prend, quand je relève la tête pour lui proposer :
- «J'ai cru entendre parler d'une promesse ? C'est dangereux. Si jamais tu n'y parviens pas, brise ta promesse à Sir Emerson. Il vaut mieux revenir sur des mots que blesser les autres et soi-même. En son absence, s'il y a une urgence, viens me chercher. »
Je la comprends. Et mon ton le montre. Un ton d'empathie, plutôt que de pitié. Je lui propose une aide. Un peu de mon sang peut-être, ou l'aider à se contrôler. Tant qu'elle ne s'en prend pas à nouveau à d'autres personnes que le duc. Même si c'est mon rôle et qu'il s'agit de mon frère, je ne vais pas le protéger de toute existence, surtout s'il s'offre les bras ouverts à la menace. Lui aussi est assez innocent.
Venant m'asseoir en face d'elle, je me sers de l'eau que je bois d'une traite. Puis un regard plus lourd.
- «Je te surveille toujours. Sache juste que je te comprends quant à tes pulsions et ta détresse. Pas de mauvais pas et tout se passera bien. »
Une entente cordiale. C'est ce que je lui propose. Je ne compte pas être son ami, un mentor, ou juste une aide gratuite et innocente. Et mes fonctions me poussent à la mettre en garde. De la même façon qu'un vampire se délecte du sang, ma lance n'est jamais qu'à un mouvement de satisfaire sa fonction première. La tension redescend lentement et je m'adosse au siège.
I know you don't like me. But what can i do about it ? Me neither i don't like my self.
Je tentais de reprendre mes esprits et surtout que mon corps se reprenne au plus vite. Je ne voulais pas souffrir à nouveau d’un manque et de devoir sauter à la gorge de qui que ce soit. Warren en avait déjà fait les frais et ça ne s’était pas bien fini. Je l’avais laissé presque aux bord de l’évanouissement. Je ne faisais pas attention. Je ne me rendais pas compte de o combien je continuais à boire son sang sans même m’arrêter. Comme un humain à qui on donne enfin à boire après une traversée d’un désert sous un soleil de plomb. Non, plus jamais.
Il venait me proposer son aide. Me disant que si j’avais une quelconque questions sur les vampires, je pouvais la lui poser.
“Je prends… note… Merci…”
Il semblait sincère et son agressivité avait disparue. Il me semblait un peu difficile à cerner. C’est comme s’il était fou mais pas dans le mauvais sens. Enfin si mais… Ah je n’arrive pas à mettre des mots la dessus. Cet homme est une énigme.
Je le regardais enlever les pics de glace encore ancrés dans le sol… Me parlant de cette histoire de promesse. Il est vrai que j’avais passé un accord avec Warren. Que j’avais eu du mal à tenir le jour même ou j’avais passé ce dernier. Ce n’était pas un accord passé dans le secret alors je pouvais lui en parler je suppose.
“Oui il est vrai. J’ai passé un accord avec Mr Le Duc. Il m’avait fait promettre de ne jamais toucher à un seul de ses subalternes. De ne jamais prendre leurs sangs. Et que si j’en avais besoin je n’avais qu’à lui demander directement. C’est pour ça qu’hier j’ai… Repoussé cette jeune femme. Je sentais mes pulsions prendre le dessus sur ma raison. Je ne voulais pas lui faire de mal. Je n’étais juste pas habituée à la force que j’avais sous ma forme… Vampirique. Et j’avoue ne pas savoir si je pourrais tenir ou pas cette promesse j’en ai peur. Mais je sais aussi que Warren ne me laisserait pas le trahir sans… Réagir d’une façon ou d’une autre”
Alors qu’il me rejoignait à table je m’affalais sur celle-ci regardant au travers de mon verre d’eau. Il pouvait me surveiller s’il le voulais. Au moins je saurais que si je risque de rompre ma promesse il s’occuperais de me finir avant. Enfin, est-ce qu’il oserait me tuer ? Je n’en savais rien en fin de compte. Je me relevais assez rapidement quand il me posais sa dernière question.
“Wa-Warren ? Il est très… Cordial ? Et élégant….” Je me perdais dans mes pensées pendant quelques secondes… Fixant le toit dans le vide. Rougissant par moment, repensant encore à ce baiser. Et à ce moment ou il avait pris mon sang… A toutes ces émotions qu’il arrivait à créer en moi et mon incompréhension face à ceux-ci… Avant de vite revenir sur terre, pour éviter d’attirer des soupçons.
“Oui… Elégant… Très soigneux et réfléchit. Il ne s’engage jamais sans préparation au préalable. Ah… Et il est juste aussi, sans compter l’amour qu’il porte à ses subalternes. J’avais un peu de mal au début car il avait décidé de faire de moi une vampire sans me demander mon avis. Mais au final je me dis qu’il avait simplement voulu me sauver.”
Enfin je suppose qu’il voulait me sauver. C’est à ce moment que je réalisais quand il me parlait de coup de foudre. C’était ça la motivation qu’il avait eu pour me sauver ? Cette idée me rendait un peu confuse. Non… Ce n’était pas ça… Je crois…
“Et… Et vous ? Pourquoi vous êtes au service du Duc De Vercice ?”
Je ne doutais nullement de sa loyauté, mais du choix de Warren. Cet homme bien que doué et loyal semblait un poil imprévisible et… Fou ? Enfin je n’en sais rien. Je n’arrive juste pas à le comprendre je crois. Il était difficile pour moi de voir quel était son but ? Quelles sont ses motivations ?
J'ai volontairement changé le "monsieur le duc" habituel par "Warren", ce n'est pas son avis par rapport au duc que je veux, mais bien son avis sur la personne.
- «Wa-Warren ? Il est très… Cordial ? Et élégant….
Cordial ? Une bien drôle de façon de le décrire. Cela dit, je n'ai fait qu'agir en tant que garde du corps récemment, et je ne sais pas vraiment ce qui se passe entre eux. Hormis les regards intenses que je surprends parfois. Peut-être qu'il est effectivement cordial, avec elle. La vampire novice semble hésiter, regarde le plafond. Au moins sa réponse ne semble pas être une réponse toute prête à un vassal. Je pense ? J'écoute posément le reste. Voulu la sauver ? Hm. Oui, c'est le cas. Et je n'ai pas eu le temps d'agir ni de voir la scène. Après avoir chassé jusqu'à la dernière les bêtes et avoir bu d'une fiole qu'on m'a transmis, je suis arrivé le fait accompli, avec cette femme dans les bras de Warren.
Puis viens sa question. J'aurais pensé qu'elle dirait quelque chose de plus ingénu. Vu sa façon franche d'agir jusqu'à maintenant. Ma raison... J'ai bien une raison "d'apparat". En revanche, ma véritable raison...? Passer un siècle à ses côtés ne ferait même pas un quart de mon espérance de vie... Je suppose que consacrer mon temps à quelque chose est plus facile que pour une humaine, même tout fraichement transformée. En relativisant, je peux me dire que j'étais perdu à l'époque où j'ai trouvé le message de mon père. Ce simple message n'a pas été l'entière raison. Bien sûr. Je ne vais pas définir des années de ma vie et me mettre en danger pour de simples mots, même d'un père aimant, bien qu'il m'ait abandonné tôt.
- «Tu doutes de moi...? »
Léger sourire avant de continuer.
- «C'est quelqu'un de bien, en plus d'un bon maître. Je n'ai pas fait de serment sur ma vie tu sais. Quand j'en aurais assez, je repartirai. »
Yeux dans les yeux, j'ajoute :
- «Les vampires. Nous vivons longtemps tu sais ? Je n'ai pas l'âge que tu me donnerais sûrement. Ni les expériences qui colleraient à cet âge. Après un quotidien de combat, trouver un noble à servir est tentant. »
Je ne saurais pas lui répondre plus. Je n'en ai pas vraiment envie, à propos de mon passé. Quant à sa nouvelle nature de vampire, je ne sais pas jusqu'où cela l'a changé. Est-ce qu'on peut la considérer totalement vampire ? Peut-être que son côté d'humaine reste et que son espérance de vie reste plus courte ? Des questions sans réponse. Les seuls cas dont j'ai entendu parler se sont suicidés dans l'horreur d'être devenus "quelque chose d'autre". Hm. Si seulement j'avais pu La transformer. Est-ce que ça aurait été pareil ? Toujours mon léger sourire aux lèvres, je lui propose un petit jeu. Une idée que j'ai eu pour assouvir sa curiosité, si elle gagne.
- «Tiens, Honoka, je vais lancer cette pièce. Choisis une face. Si tu gagnes, je te révèlerai quelque chose que même le duc ne sait pas. »
I know you don't like me. But what can i do about it ? Me neither i don't like my self.
Je devais vraiment avoir l’air d’une idiote. C’était impossible qu’il ne se doute de rien. Je ne sais pas si Warren a parlé de ses sentiments à quelqu’un d’autre. Enfin…. Je ne le vois pas vraiment faire ça. Enfin je ne sais pas vraiment. Je ne le connaissais pas après tout. Ca fait déjà plus d’une semaine que je suis ici dans son manoir mais je n’ai pas pu le voir souvent. Surtout si l’on compte le fait que je suis restée plusieurs jours dans une sorte de coma et encore d’autres enfermée car je ne voulais plus être tentée par l’envie de prendre le sang de qui que ce soit. Non. Je me devais de respecter ma promesse.
Contrairement à ce qu’il pensait je ne doutais pas de lui. Si quelqu’un devait se méfier de lui, ce serait plutôt à Warren lui même de faire attention à ses arrière et surtout à savoir qui il laisse dans son entourage proche. Il serait fortuit de faire rentrer dans votre maison un valet qui vous sers le thé, mais qui peut aussi vous empoisonner. Je remarquais son sourire. Il jouait encore ? Bien si ça l’amuse. Ce qui m’inquiète néanmoins c’est qu’il disait ne pas avoir fait de serment sur sa vie. Cela voulait dire qu’aujourd’hui il est du côté du Duc mais qui sait ce qu’il se passera demain…
“La question serait plutôt de savoir est-ce que les vampires sont-ils de confiances ou bien sont ils de pires traitres que les humains ? Peut-être que cette vie éternelle ne vous aide pas ? Ou plutôt devrais-je maintenant dire ne nous aide ?”
Je me demandais quand même quel âge il avait au final. Il avait l’air d’avoir une solide vingtaine emboitant sur la trentaine. A échelle humaine. Mais il avait raison je en devais pas me laisser tromper par ces apparences. Ils doivent être bien plus âgés que ça. Et ça doit aussi être le cas pour Warren. Je ne m’étais pas posé la question jusqu’ici mais je suis maintenant intriguée.
Tout aussi intriguée par le jeu qu’il me proposait.
“Très bien mais on fait les choses à ma façon”
Je venais saisir la pièce dans sa main.
“Pile tu me dis ce secret. Face Je répondais honnêtement à une de tes questions sur ce que tu veux.”
Je ne lui laissais pas le temps d’accepter que je lançais la pièce en l’air d’un coup habile. Je la regardais tournoyer en l’air avant de la récupérer et de la placer sur la paume de mon autre main.
“Alors prêt ?”
Je souriais, avec une pointe de stress mais ce jeu me plaisait bien j’avais à y gagner et lui aussi. Comme nous pouvions tous les deux perdre. Mais le résultat fut ce qu’il est.
“Pile. Je crois que tu vas devoir délier tes lèvres.”
En fait j’avais vraiment envie de savoir ce qu’il cachais à Warren. J’étais curieuse oui. Mais c’était plus une soif de savoir. De vouloir être au courant de tout. Et j’espère qu’il allait respecter sa part du marché. Je venais prendre mon verre d’eau, le portant à mes lèvres. Le rire en coin narquois toujours sur mon visage. Qu'allait-il donc m'avouer ?
Elle saisit la pièce dans ma main en annonçant qu'on le ferait à sa façon. Ah, elle veut des termes équitables, ça me va, je suis aussi curieux à propos de ce qu'elle pourrait répondre. Et je pourrais sûrement garder cette question pour plus tard, une fois que j'en saurais plus. Sans attendre de réponse, elle lance la pièce. Après tout elle a juste ajouté un avantage pour moi. La pièce tourne dans les airs avant de se reposer sur sa main. J'observe la paume de sa main. Pile. La pièce avait fait le choix. Et elle semblait en être plutôt satisfaite, à son sourire. Soit.
- «Pile. Je crois que tu vas devoir délier tes lèvres.
Je soupire, en invoquant le fruit maudit que j'ai le pouvoir de faire apparaître à volonté. Il est normal d'être curieux. Je prévois d'écrire une partie de ma réponse, on ne sait jamais, j'ai beau avoir une grande confiance envers Warren, il y a des choses que je préfère garder pour moi. Et ici, les murs ont des oreilles. Il suffit de voir ma façon de surveiller les employés, les alentours, et vérifier les recoins du manoir. Si je suis capable d'entendre quelques conversations discrètement, d'autres le sont.
- «C'est une bénédiction. Tu t'en doutes, ce n'est pas le pouvoir de faire pousser des pommes. »
J'offre un sourire de façade, avant de continuer.
- «Il me confère de la force, mais en échange... Il finit par prendre contrôle de mon corps. »
Je me lève pour trouver dans un des meubles de la pièce une feuille et une plume, déchirant un morceau de papier, j'écris. "Jusqu'à tuer quelqu'un par soif de sang. La personne la plus proche, où la personne dont le sang m'attire le plus." Je lui fais signe en montrant mon oreille, qu'on pourrait entendre. Yeux dans les yeux, j'ajoute après lui avoir glissé le mot sur la table :
- «Tu sais ce que ça fait de ne pas avoir le contrôle. Mais en arriver à ce point... Il y a une différence entre combattre sur le champ de bataille en prenant des vies et ça. »
Je continue de fixer ses yeux. Tout ça a beau venir d'une bénédiction, cela est aussi vrai dans une moindre mesure pour elle. Ce n'est pas une information gratuite, mais une petite aide, un voeu qu'elle ne posera pas de problèmes pour Warren.
- «La soif de sang n'est pas comme de la rage, qui te pousse à tuer un adversaire. Il est bien plus facile d'être attiré par quelqu'un dont on a déjà goûté le sang, je suppose que tu le constateras. »