Présentation de Charlotte Chronia, déesse du temps

Libre. Charlotte est un esprit-libre qui adore la liberté. Certains disent que l'eau coule sous les ponts. Mais la déité du temps, elle, passerait sûrement à côté, au-dessus ou à travers. Elle possède une curiosité et une inventivité sans limites. Ce qui la pousse souvent à avoir une attitude chaotique, désorganisée au possible. Elle est comme une enfant, passant d'une activité à l'autre sans lien apparant. Malgré sans grand âge, elle est très vive, bouge en permanence et est toujours ouverte aux découvertes et changements. C'est une grande voyageuse et elle adore les aventures, les dangers, l'imprévu. Apprendre à connaître les autres est aussi quelque chose qu'elle adore. En effet, elle est sociable, serviable, polie quand il le faut. Elle essaie de ne pas déranger ceux qui l'entourent tant que c'est possible. Typiquement, si il y a une prise d'otage, elle sera la première à débarquer à dos de griffon pour mettre un coup à l'otage au lieu du criminel, avant de s'excuser et finir comme second otage.

Elle n'est ni particulièrement petite, ni particulièrement grande. Ses 1m70 sont coiffés d'une tête aux joues rondes. Son visage est souvent maquillé d'une façon qui lui est propre. Ses deux yeux sont bleus clairs, rendant difficile de savoir qu'elle est aveugle d'un oeil seulement en l'observant physiquement. En effet, son oeil gauche est totalement aveugle, et c'est irréversible, à ses yeux (haha). Ses cheveux lui vont en général jusqu'aux homoplates. En général ? Oui. Charlotte adore changer la longueur et la couleur de ses cheveux à l'aide de son pouvoir, en remontant son temps. Ainsi ceux-ci peuvent changer de noirs de jais à blancs voire bleus d'un jour à l'autre. En plus de ça, elle se coiffe souvent avec des flots, ficelles, clochettes, perles et autres ornements divers. Autre chose, qu'elle aime altérer, et qui couvre son corps, ses tatouages. En effet, un tatouage est irréversible, mais est-ce le cas pour la déesse du temps ? Non, et il lui arrive souvent de changer les motifs qui lui couvrent la peau. Et la plupart du temps, il ne reste pas beaucoup d'espace. Sa peau est blanche, faisant d'autant plus ressortir les motifs multicolores.

Elle porte de nombreux vêtements différents, privilégiant en général son propre confort. Cela va des vêtements avec quelques éléments modernes qui lui rappellent Chronorium aux vêtements traditionnels d'Heliendel. Elle adore recoudre, patcher et modifier ses vêtements, pour qu'ils collent plus à ses goûts ou affichent des humeurs. Elles portent des bijoux de temps en temps, mais exclu les montres, elle déteste les clic à longueur de journée, surtout quand elle peut utiliser le soleil.

Charlotte était une enfant maudite. En effet, à sa naissance, elle reçu un domaine bien particulier, un don qui conçernait tout en dehors du Chronorium. Le temps. Et ce fut principalement autour de son don qu'elle se développa. La jeune déesse jouait régulièrement avec les mortels, en suivant les rituels et limites de son pouvoir. Par curiosité. En effet, sa juridiction sur le temps ne pouvait affecter sa propre dimension. Là où ses connaissances utilisaient leurs dons au quotidien, elle n'avait tout simplement pas cette possibilité. C'est pendant ses premières centaines d'années que se forgèrent ses traits distinctifs. Elle prenait souvent une distance par rapport aux autres, posant des barrière mentales entre elle et ses semblables. C'était pour se protéger, malgré son attitude détachée, la déesse était très sensible, et inévitablement, au long des années, sa carence de don dans le Chonorium l'avait mise dans une place étrange, elle ne pouvait pas participer aux divers amusements, mais elle pouvait servir d'amusement en influençant la terre du bas, Heliendel. Elle avait fini par vivre un peu en ermite, ayant tout de même quelques amis proches, qui ne faisaient que passer parfois. Et c'était en tant que romancière chez les dieux qu'elle avait trouvé son occupation. Raconter des fictions toutes droits sorties de son imagination impressionnante, cultivée par sa curiosité et poussée par sa solitude. Ce fut ce changement qui l'aida doucement - en deux millénaires - à s'ouvrir aux autres, ou plutôt qui aida les autres à s'ouvrir à elle. D'abord il y eut le dieu du confort qui était devenu un fan, la lisant en se prélassant, puis alors qu'ils se voyaient régulièrement, il lui présenta d'autres dieux, plus ou moins intéressés par son oeuvre.

Et Charlotte se faisait une place. Mais que se passe-t-il si un être vivant devait vivre à l'infini ? Pour la femme à l'apparence de jeunesse éternelle, elle ne fit qu'apprendre, mais ne changea pas. Bientôt, en tant que lunatique et grande curieuse, elle s'intéressa de près à Heliendel. Elle avait déjà trois milles ans, et elle entendait souvent ses paires se moquer de leurs pauvres créations. Il y avait pour sûr un côté misérable aux mortels, mais Charlotte les trouvait extrêmement intéressants. Ils s'attachaient le temps de quelques mois, parfois cela continuait tout du long de leur courte vie. Ils travaillaient la terre, récoltaient les champs, construisaient des édifices immenses avec bien plus d'assiduité que les dieux, malgré la différence de pouvoir et de durée de vie. Leur esprit l'intéressait beaucoup, et elle se prit à cette époque à vouloir explorer le bas monde. Pour assouvir ce souhait qu'elle craignait d'exaucer, elle se mit à écrire, basant ses drames sur ceux des humains, racontant des amours impossibles entre un elfe et un humain, entre deux ennemis, l'épopée d'un guerrier, à la recherche du confort, dont les dieux jouissaient déjà. Cela eut un étrange succès, elle avait trouvé un point qui intéressait étrangement les autres dieux. Et pouvoir raconter ces histoires, mélanger les mémoires, montrer une forme de considération, lui suffit pendant un long moment.

Cependant, comme beaucoup le savent, les dieux perdirent intérêt. Et même si elle avait toujours du succès, ce n'était qu'un divertissement. Les bénédictions s'arrêtèrent lentement, mais sûrement, au cours des âges. Charlotte, elle, était de "l'ancienne école", et même si il était évident pour elle qu'elle ne recevait pas grand chose en échange d'un petit coup de pouce de sa part, la déité du temps continuait à aider quelques humains, des auteurs, aventuriers, chasseurs, chevaliers... Ses fidèles avaient toujours été rares, mais en revanche, elle en trouvait toujours, des personnes qui l'intéressaient, à qui elle donnait quelques pouvoirs, ou qu'elle suivait des yeux quelques années, les sauvant de certaines situations périlleuses de quelques sages paroles. Cela lui permettait de "voir la suite". Elle adorait voir leur vie, telle une histoire, une histoire interactive.

Cela ouvrit un nouveau chapitre dans sa vie. Alors qu'elle atteignait ses six milles ans, et qu'elle pensait ne pas découvrir plus sur les émotions humaines, elle vécu une brève amitié à son échelle avec une humaine. La femme se nommait Maria, un nom qui marqua Charlotte. Maria n'avait rien de spécial si on la comparait aux sages, héros, et nombreuses personnes incroyables qu'elle avait soutenu. Pourtant, il s'agissait d'une grande rêveuse, qui se lia par hasard d'amitié avec Charlotte après qu'elle ait révélé sa présence. C'était un simple coup du destin, notre héroïne avait vu une femme assise seule dans les bois, et avait décidé de tenter un contact. Mais alors que Maria vieillissait, vivant une vie simple de paysanne, Charlotte restait la même, et arriva le moment fatidique. Une brève amitié qui se termina par une tragédie pour la maîtresse du temps. Maria lui avait promis d'être son amie à jamais. Et Charlotte avait voulu la garder en vie, la rajeunir. Seulement, elle n'en avait pas la possibilité. Les lois divines étaient de fer, et les autres dieux ne tolèreraient pas une telle exception. Charlotte ne put s'empêcher de penser qu'ils ne s'y opposeraient pas pour aider un dieu. Et son amie lui refusa l'éternité promise. Même après avoir observé la vie et la mort si longtemps et de si nombreuses fois, Charlotte ne put l'accepter, prenant le refus comme une trahison des dieux, mais aussi de Maria. Et pendant longtemps elle fut totalement fermée au sujet de sa première véritable amie. Ce fut bien plus tard qu'elle remit en question son opinion, et se permit de lui pardonner. Et bien que tard, elle s'assura que sa défunte amie ait une sépulture digne de ce nom, et de conter ses mémoires et son histoire.

Puis il y eut d'autres amitiés, il y eut de l'amour, une mésaventure qui lui couta beaucoup, il y eut de nombreuses morts, de nombreuses trahisons. Et finalement arriva le grand évènement qui chamboula son train de vie. Il y a de ça 250 ans. L'Outter God apparut, et ce dont elle se rappellerais plus tard comme Le Massacre Du Chronorium eut lieu.

C'était horrible, et l'événement traumatisa la douce auteure qui n'avait connu que paix pour elle-même. Cependant, elle avait l'expérience d'avoir observé les fuites désespérées des mortels. Et elle se cacha, fuit pour éviter de se faire dévorer. Ils étaient plusieurs à se cacher ensemble. Pendant plusieurs jours, alors que des combats faisaient rage, elle se cacha, dans un sous-sol. Puis on vint sonner à sa porte. Prudente, elle finit par ouvrir tout de même, trouvant une connaissance gravement blessée à l'entrée. La déesse des plaies, une guerrière pleine de fougue et toujours prête à montrer de la camaraderie à Charlotte, était transpercée par des lances. Charlotte l'aida à s'asseoir à l'intérieur alors que le sang couvrait le sol. Entre deux longs clignements d'yeux, sa camarade - plus qu'une véritable amie - lui confia ses dernière paroles.

- T'es... Vraiment sympa... Et tu connais le monde qu'on a créé... Hum... Ah.. Tu réussiras à survivre. Assure toi que je ne serais pas dévorée... Même si mon pouvoir est faible, je ne veux pas qu'il soit utilisé par l'Outter God pour tuer mes semblables. C'est après avoir dévoré un autre dieu qu'elle m'a attaqué sauvagement. J'ai réussi à fuir par miracle, mais elle arrive...


- Je... Attends. Je suis sûre qu'on peut te guérir ! Tu peux refermer tes plaies non...? Il y a forcément un moyen ! Je peux...

- Charlotte... Dépêche. On n'est pas dans un de tes romans. Tu n'as pas de pouvoir ici. Et je suis sur le point de mourir... C'est embarassant mais je ne peux déjà plus bouger...

- Non ! Je... Ne peux pas faire ça ! On peut toujours chercher quelqu'un et fuir à trois ! Faisons ça !

- Elle arrive... Je te confie mon corps...

Ce fut la dernière chose que la guerrière lui dit avant de rendre son dernier souffle. Un frisson parcourut le dos de Charlotte. Une mort, une vraie mort, en face d'elle. L'air semblait glacial. Son teint aussi. Et elle n'eut d'autre choix. Elle exauca la dernière volonté de la pauvre victime, comme elle l'avait appris en observant Heliendel. La parole des morts mérite du respect. Ce fut un moment déchirant pour la pauvre déesse du temps, qui dut ôter les lances, observer le visage de celle qui avait animé des débats sur ses oeuvres, inanimé. Elle ne put s'empêcher de vomir, parcourue de sueurs froides. Mais elle honora sa promesse silencieuse. Et elle arracha le coeur de la déesse des plaies avant de le brûler. Créant un traumatisme chez la déesse du temps.

C'est dans la hâte, l'inconfort et les pleurs qu'elle descendit en Heliendel, bien loin du voyage dont elle avait maintes fois rêvé. Une fois parmi les mortels, chassée, elle eut plus de facilités que les autres dieux à subvenir à ses besoins, n'étant pas spécialement fière, et ayant pendant longtemps entretenu des relations avec les êtres d'Heliendel. Elle fut considéré sympathique par beaucoup. Seulement, rapidement, la chasse fut lancée. Et elle dû se cacher, voyager pour éviter de mettre en danger les gens qui l'entouraient. Elle voulait aider les autres quand elle voyait la misère de ceux qui lui offraient pourtant un abri d'une nuit. Et c'est ainsi qu'elle se lança dans sa quête de connaissances médicales. Car son pouvoir était extrêmement limité. Et certains dieux lui avaient confié une inquiétude, que l'Outter God pourrait peut-être les remarquer à l'aide des miracles qu'ils accomplissaient. Il faudrait donc le faire de la manière régulière, soigner à l'aide d'herbes, de remèdes, de soins constants et de visites régulières. En 20 ans, elle eut à faire à de nombreux monstres et à un liendes, heureusement, la fuite se révéla assez efficace pour survivre le temps de deux jours de fuite. Ensuite, par un miracle ou par chance, elle rencontra des dieux qui l'aidèrent par solidarité - ainsi que par haine de l'Outter God -. Quand elle se retrouvait acculée, sa chance et sa bonté la menait à des personnes puissantes capables de la sauver. Après ça, elle lança l'initiative de créer sa prorpe entreprise, comme ses semblables, tombés en disgrace. Il lui suffirait de voyager comme elle l'avait toujours voulu, et trouver les personnes incroyables qu'elle avait toujours suivi et aidé.

Elle voyagea à travers tout le continent, rencontra des aventuriers, des érudits, des pirates, des médecins, des horlogers, elle fit des contrats, certains se retournèrent contre elle. Et sa confiance devint un peu plus difficile à obtenir, elle devint plus humaine, moins "légère". Sa compagnie était connue pour être capable de remplir de nombreuses demandes, chaque personne étant différente, mais toujours exceptionnelle pour un talent qui avait impressioné Charlotte. Souvent, elle les amenait à la suivre naturellement, en aidant, comme compagne d'aventures plutôt qu'en snob derrière son armée. Ses paroles ayant éprouvé l'épreuve du temps avaient une bonne preuve de persuasion. Et lui offrait un flux constant de fidèles, bien que jamais impressionnant en nombre. Certains périrent dans ses bras, ajoutant à ses peines et peurs. D'autres s'éteignèrent paisiblement en lui confiant des enfants qu'ils avaient adopté sur le trajet. Elle se posa plusieurs fois en 100 ans, relâchant parfois certains pour repartir en voyage. Puis elle s'installa plus longtemps à Senyel, et continua une carrière de soignante. Selon les besoins et les années, elle se concentrait sur différents domaines, apprenant à concocter des remèdes, soigner des maladies rares, des blessures de soldats, prévenir des maladies pour les voyageurs... Ainsi, elle se fit une petite réputation et son entreprise tournant autour des services divers se changea progressivement en une entreprise de médecine. Elle partit ensuite à Hetharcia, dans la ville d'Yggdril, pour établir son entreprise là-bas, dans un quartier général neuf et assez grand pour les accueillir, eux et les patients. Le quartier se composait du bâtiment principal, servant d'hôpital ainsi que pour les papiers et les finances, et d'un temple où l'on pouvait soliciter Charlotte en temps que déesse, que ce soit pour des conseils, de l'aide, un contrat... Le troisième bâtiment, à l'arrière, était une grande maison avec de nombreuses chambres pour Charlotte et ses fidèles.

C'est autour de cette époque qu'elle fit une rencontre parmi tant d'autres. C'est ce que cette rencontre présageait. Mais elle se révéla bien plus important pour Charlotte. Un pauvre jeune garçon de paysan lui apporta un garçon mal en point, lui demandant de le "réparer". Autant qu'elle l'eut souhaité, elle n'avait tout simplement pas la possibilité de le sauver avec son pouvoir. Elle le traita jour et nuit alors que l'enfant ne se réveillait pas. Finalement, après trois jours, Charlotte fut assez confiante pour dormir, il s'éveilla pendant son repos et celui-ci était assez perdu quand elle s'était réveillé. Personne n'avait trop osé faire plus que les soins qu'elle avait elle-même prescrit, ce qui avait d'ailleurs causé une sacrée réprimande - littéralement - de sa part. Elle finit donc les soins, physiques mais aussi mentaux. Car quelqu'un de blessé au point qu'on lui amène n'était pas qu'une victime physique. Dans le cas du jeune garçon, il s'agissait surtout d'une amnésie. Charlotte tenta de retrouver des personnes le connaissant, en vain. Et après un mois, elle lui fit la proposition de rester avec elle, que ce soit à Yggdril ou ailleurs. Un contrat en somme. Car la déesse n'avait que très peu de considérations pour l'âge. Elle cherchait de bonnes personnes. Ainsi le contrat fut proposé sous les conditions de : ne jamais l'abandonner, ne pas l'attaquer sauf pour le bien d'un des deux contractants, ne pas utiliser la bénédiction pour blesser des fidèles de la déesse du temps. C'était une proposition qui mena plus tard à l'une des plus grande joie de Charlotte, avoir un compagnon qui ne la trahirait pas, une personne méritant une confiance absolue.

Cela lui permit de se détendre dans son attitude qui s'était refermée après le massacre et sa fuite. Puis les années s'écoulèrent, les fidèles ne passaient jamais la vingtaine, bien qu'ils soient parfois serrés dans la grande maison de l'entreprise. Et ils ne descendaient jamais en dessous de cinq non plus. Charlotte était désormais bien entourée, et se concentra pleinement sur sa double profession.

Très récemment - à son échelle - la divinité a rencontré une autre enfant, dans un corps d'adulte. Ceci étant devenu une sorte d'habitude, d'aider les enfants, elle l'a aidé sans trop se poser de questions. Charlotte lui offrait une maison chaleureuse le temps qu'elle retrouve ses parents et de l'aide avec son nouveau corps, l'apprentissage des bonnes manières... Bien que cela n'ait pas été sans l'aide de ses compagnons, dont Luci.

Il y a de cela quelques mois, elle s'est finalement décidée à prendre un apôtre, offrant son autorité. C'est un privilège qu'elle accorda après de longues années lui permettant de se reposer sur lui. Bien que depuis, elle sur-sollicite peut-être légèrement Luci.